Sommes-nous croyants ?

27 janvier 2018

Il y a bien des personnes qui se disent croyantes. Ils sont croyants «  à leur manière  », croyants «  non-pratiquants  », croyants «  en quelque chose  », croyants «  en des valeurs  », croyants en «  des idées  », croyants «  en ceci, mais pas en cela, et avec un peu d’autre-chose  »... Il y a les crédules qui gobent tout sans réfléchir, et les incrédules qui finissent par ne plus voir l’évidence. Il y a même ceux qui croient... qu’ils ne croient pas  ! Et nous, sommes-nous croyants  ? Quels signes en avons-nous  ?

Saint Marc, dans l’Evangile nous répond : «  Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons  ; ils parleront en langues nouvelles  ; ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal  ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien  » (Marc 16,15-18).

Assurément, nous pouvons nous rassurer à bon compte en pensant que cela est réservé à des saints particulièrement remarquables et nous nous dispensons ainsi de toute exigence. Or l’exemple héroïque et exceptionnel des saints souligne de manière exceptionnelle, met en lumière et en évidence, ce qui est pour chacun de nous.

Il y a bien des démons que nous pouvons expulser par notre façon de vivre et d’agir, par notre prière et nos paroles. Mais souvent, nous restons sans voix, et nous nous détournons des problèmes.

Parler de langues nouvelles, ce n’est pas inventer une nouvelle langue, mais parler d’une manière nouvelle et renouvelée où la vérité, la justice, la miséricorde, la bienveillance ont toute leur place.
Prendre les serpents dans nos mains, c’est prendre les problèmes et les difficulté à bras le corps, sans nous laisser impressionner par les mauvaises langues  !

Les poisons mortels sont nombreux dans la vie quotidienne, dans ce que nous voyons, ce que nous entendons, les milieux dans lesquels nous vivons. Si nous n’en prenons pas conscience, nous courrons le risque d’en être victime. Il ne s’agit pas d’avoir peur du monde, mais d’avoir conscience du mal dont il peut être porteur. Le savoir, c’est s’en prémunir.

Il y a bien des malades que nous pouvons soulager par notre seule présence, notre prévenance, notre attention, notre bienveillance. Mais bien souvent, là aussi, nous détournons notre regard.
Vivre l’évangile, c’est certes exigent, mais ce n’est pas compliqué.

C’est à notre portée : celle de nos mains, celle de notre regard, celle de notre cœur.

 

abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades