Tout nous est donné dans l’Eucharistie

3 juin 2018

Dans l’Evangile de Saint Marc, le Seigneur affirme : «  tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l’avez obtenu, et cela vous sera accordé. Et quand vous vous tenez en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est aux cieux vous pardonne aussi vos fautes  »

Suffit-il de se convaincre de l’efficacité de la prière pour qu’elle porte ses fruits, comme s’il s’agissait d’une méthode Coué  ? L’affirmation du Seigneur va plus loin. Il ne s’agit pas de se convaincre de quelque chose, mais de prendre conscience, de prendre la mesure de ce que Dieu nous donne.

En fait, dans la célébration de l’Eucharistie le Seigneur nous donne déjà tout, puisqu’Il se donne lui-même. Dans la prière d’action de grâce qu’est l’Eucharistie, toutes nos demandes sont déjà exaucées au-delà même de ce que nous pouvons attendre ou imaginer. La difficulté, c’est que nous assistons souvent à la messe comme des spectateurs passifs, ou au mieux nous y venons par esprit de piété, parce que nous en ressentons le besoin, parce que nous en avons envie, parce que nous n’avons pas mieux à faire  ! La piété, la dévotion sont nécessaires, mais ne suffisent pas, il faut y prendre part avec foi.
Il est nécessaire de ne pas venir y chercher simplement un moment de recueillement ou une consolation sensible, un réconfort, mais de prendre part intégralement, avec tout ce que nous sommes, au sacrifice eucharistique. La liturgie, par toutes ses composantes, nous conduit sur ce chemin de foi.

C’est chargé de ce dont est faite notre vie, avec son poids de péché que nous devons nous laisser guérir et libérer par la miséricorde de Dieu, laisser son amour de miséricorde transfigurer nos pauvretés. C’est le cœur et l’esprit attentifs à sa Parole, que nous devons nous laisser éclairer et enflammer. C’est fort de notre foi et de notre espérance, que nous proclamons cette même foi et adressons nos demandes à Dieu. Nous apportons nos pauvres offrandes, un peu de pain et de vin, qui représentent et rassemblent toutes nos demandes.

C’est humblement que nous nous unissons au sacrifice du Christ, c’est tout aussi humblement que nous le reconnaissons et le recevons dans le sacrement de l’Eucharistie. C’est bien parce que nous le reconnaissons présent dans ce sacrement que nous aurons les ressources non seulement pour être ses témoins en paroles et en actes, mais aussi pour le reconnaître à l’oeuvre dans notre vie quotidienne, pour reconnaître ses dons.

Dans l’Evangile, le Seigneur ajoute encore un point, c’est celui du pardon. Ce qui est l’obstacle le plus dur à notre prière, c’est d’avoir quelque chose contre notre frère. Cela est un obstacle qui encombre et blesse notre cœur et nous empêche d’aimer et d’être aimé.
abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades