Ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé.

28 décembre 2019

J’ai été marqué, cette année, par l’Evangile de la messe de l’Aurore du jour de Noël. En effet, prenons conscience que ces bergers ont reçu un message de la part d’anges ! Pour ma part, si cela m’arrivait, je pense que je ne parlerais que cet événement un peu extraordinaire et inhabituel ! Or ce n’est pas cela qui semble le plus les intéresser. Toutefois, cet événement fut suffisamment marquant pour que ces bergers délaissent un moment leur troupeau : « Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait connaître ». De surcroit, ils se hâtèrent d’y aller ! C’est dire que l’annonce qu’il leur fut faite est plus importante !

Or, ce qu’ils voient est finalement peu de choses : « ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. » Quoi de plus normal et de plus simple ? Est-ce que cela valait le déplacement ? Assurément, puisqu’après cela « Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. ». C’est cela qu’ils retiennent, leur cœur est touché. Leurs yeux voient un enfant, mais dans leur cœur, par la foi, ils reconnaissent le Messie, le Sauveur, le Christ annoncé.

La preuve que leur cœur est touché est que « tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. » Ils sont étonnés parce que les bergers ne parlent pas seulement d’une naissance, mais de l’avènement de ce Sauveur, d’une manière inattendue, parce que ce n’est pas seulement une information qu’ils donnent, mais qu’ils témoignent de leur foi, de leur espérance. Et leurs paroles touchent ceux qui les entendent.

Une autre preuve que leur cœur a été touché et leur vie changée, c’est qu’en repartant «  ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé ». Oui, leur vie est changée, certes pas dans leurs obligations quotidiennes, mais radicalement et fondamentalement, dans leur manière même de vivre leur quotidien et d’assumer leurs obligations.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades