Il était difficile de passer à côté de cela toute cette semaine, avec la disparition de Jean d’Ormesson et de Johnny Hallyday  !

Comme aurait pu le prophétiser Jean d’Ormesson, son départ aurait pu passer inaperçu. Comme on aurait pu le redouter, le décès de Johnny Hallyday aurait pu dépasser toute mesure. J’aurais pu le redouter aussi, mais j’avoue qu’il n’en fut rien.

Chacun à leur manière, et chacun dans leur domaine, ils auront été des stars en ce monde : admirés, fascinants, séduisants, lumineux. Mais ce jours-ci nous ont dévoilé qu’ils ont été plus que cela.

La véritable étoile, c’est celle qui nous fait tourner notre regard vers le haut, qui nous fait voir plus loin, qui nous fait espérer. L’étoile n’éblouit pas, elle donne une lumière. L’étoile ne donne pas de réponse, elle indique un chemin, une voie. L’étoile n’attire pas le regard sur elle-même, elle montre autre chose, quelqu’un d’autre. C’est cette étoile que les mages ont suivi. Cette étoile a touché leur cœur, en premier lieu.

Nous avons vu et entendu à nouveau, ces derniers jours, de nombreux témoignages, des interview, des reportages, des déclarations de ces personnalités. J’avoue les avoir redécouvertes sous un nouveau jour. J’ai été touché par la foi, pleine de doutes, de questions, d’humilité et de tendresse de Jean d’Ormesson : une foi faite d’espérance, réaliste. J’ai été touché par la foi simple et pudique de Johnny Hallyday : affichée par cette croix qu’il portait autour du cou, affirmée («  je suis catholique  »), et qui transpire entre les lignes de ses chansons. Samedi matin, en écoutant la radio, j’entendais un certain nombres de ses chansons dont je pensais qu’elles ne m’avaient pas marqués. Je les ai redécouvertes sous un nouveau jour.

J’ai été marqué par la justesse et la dignité des hommages qui ont été rendus à l’un et à l’autre : ni trop, ni trop peu  ! Leur vie, leur œuvre, leur mort même, nous font voir plus loin. Plus que des stars, ils auront été des étoiles.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades