Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien

6 mai 2017

Ce sont les premiers mots du psaume 22 (23), de l’Ancien Testament, qui est une véritable annonce prophétique des sacrements. Il s’agit d’une véritable profession de foi, un acte d’espérance confiante.

Reconnaître dans le Seigneur un berger, c’est accepter de se placer sous sa houlette, de se confier à sa bienveillance, de se laisser conduire et d’être prêt à le suivre. Cette mission de berger, le Seigneur l’a confiée aux Apôtres, et après eux, aux évêques, leurs successeurs, avec les prêtres et les diacres. Par eux, le Seigneur continue à conduire le peuple de Dieu, afin de pourvoir à tous leurs besoin, en étant serviteurs de la grâce de Dieu. Par le sacrement de l’ordre, le Seigneur continue à conduire son peuple.

«  Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre  ». Ces près d’herbe fraîche, c’est l’annonce d’une vie nouvelle et meilleure où la nourriture sera abondante et bonne. Comment ne pas reconnaître dans ces eaux tranquilles qui me font revivre, les eaux du sacrement du baptême, qui nous ouvrent une vie nouvelle  ?

«  Il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom.  » cette accompagnement du Seigneur tout au long de ma vie, c’est l’annonce du sacrement de la miséricorde et de la réconciliation, qui me permet de reprendre le juste chemin. L’honneur du nom de Dieu, c’est la miséricorde, cet amour qui nous guérit, nous libère et nous relève du péché, et ne nous abandonne pas.

«  Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure.  ». Les ravins de la mort, c’est bien sûr notre péché, mais aussi, plus immédiatement, la mort qui menace notre vie. Au cœur des épreuves et des souffrances qui fragilisent notre cœur et menacent notre intégrité physique et notre vie, le Seigneur, plein de compassion est là, proche de nous, avec nous, pour porter et passer avec nous cette épreuve. C’est bien-là, l’annonce prophétique du sacrement des malades qui nous apporte soutien et réconfort, la libération de nos péchés, et parfois la guérison physique.

«  Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis  ». Cette table où est servi le pain des forts, c’est la table du sacrifice eucharistique. Le Seigneur s’y livre lui-même en nourriture, pour nous donner la force dont nous avons besoin, en particulier contre nos ennemis. Ces ennemis, ce sont aussi bien ceux qui nous agressent de l’extérieur, comme ceux qui nous minent de l’intérieur : désespoir, manque de confiance, jalousie, envie...

«  Tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante  ». Ce parfum, c’est celui du Saint-Chrême que nous recevons au jour de la confirmation. Le parfum que Dieu nous donne, c’est celui de son Amour, par le Saint-Esprit. Cette coupe qui déborde, c’est notre cœur débordant de joie, qui s’empresse de transmettre le témoignage de l’Evangile, en parole et en acte.

«  Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie  ; j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours  ». J’aime voir dans ce couple «  grâce et bonheur  », une image du couple et de la famille, comme l’homme et la femme se complètent et son donnés l’un à l’autre, pour leur bien, tout au long de leur vie. Plus que cela encore, la maison du Seigneur, c’est l’Eglise, bien sûr, mais la famille qui en est la première réalisation et accomplissement.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades