Que rendrai-je au Seigneur pour le bien qu’il m’a fait ?

24 décembre 2020

En me confessant, cette semaine, le prêtre m’a raconté une histoire. Un jour, alors qu’un saint priait, le Seigneur lui apparut et lui demanda : « Que vas-tu m’offrir pour me faire plaisir ? ». Le saint répondit qu’il donnait sa vie, toute sa vie ! Mais le Seigneur lui répondit que cette vie, c’était lui qui la lui avait donnée. Alors que pourrait-il donner qui soit vraiment à lui ? Le saint énuméra tout ce qu’il faisait de bien, en matière de charité ou de pénitence. Le Seigneur lui dit que cela était bien, mais qu’il souhaitait quelque chose qui ne soit vraiment qu’à lui, qui ne vienne que de lui. Le saint, perplexe, demanda alors modestement au Seigneur ce qu’il souhaitait. Le Seigneur lui répondit : « donne-moi tes péchés ! Ils sont à toi, ils ne viennent que de toi. Donne-les moi, ne les garde pas pour toi ! ».

Ces paroles pleines de confiance en la miséricorde de Dieu m’ont particulièrement touché. Et les conséquence de celles-ci peuvent concerner tellement de réalités dans notre vie. Il y a bien des choses, des situations, des réactions ou attitudes qui dévoilent notre péché, notre fragilité, notre vulnérabilité. Assurément, la situation que nous vivons, avec la menace de l’épidémie, a dévoilé cela avec encore plus d’acuité et de douleur. Nous pourrions rester seuls, isolés, impuissants, anéantis devant ces situations, avec nos péchés. La tentation est grande de les garder pour nous, de nous noyer dans les difficultés, les problèmes, les angoisses, comme on peut se laisser noyer par nos péchés. Au bout du compte, cela ne résoudra rien, au contraire.

Alors, offrons au Seigneur nos péchés, comme on fait un cadeau à quelqu’un que l’on aime. Ce n’est pas le cadeau parfait, mais c’est un cadeau qui vient de nous, qui n’est qu’à nous, qui manifeste notre confiance en acte et en vérité. De la même manière, confions et offrons, par la prière et au cours de la célébration du sacrifice eucharistique, toutes ces situations éprouvantes, douloureuses et angoissantes.

Cela demande un changement radical de notre façon de vivre notre foi et par suite toute notre vie humaine en laquelle notre foi est enracinée. Ce changement radical, nous conduit à voir et vivre d’une manière nouvelle, pleine d’espérance, résolue à ne pas se laisser anéantir par le mal. Venons adorer à la crèche le Sauveur, et modestement déposer nos offrandes.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades