Tout abandonner pour suivre le Christ

29 février 2020

Le temps de Carême, comme un long pèlerinage, est une période opportune de recueillement, d’écoute de la Parole de Dieu et de conversion, c’est-à-dire, de retour à la pleine intimité et amitié avec Dieu. C’est Lui notre rempart, notre force, notre joie. L’évangile du samedi après les Cendres, nous fait entendre à nouveau le récit de la conversion de Lévi, qui peut nous éclairer pour notre propre conversion.

Lorsque le Seigneur Jésus appele Lévi, assis à son bureau de collecteur d’impôt, il le connaît, il sait quel est son métier, il connaît son péché. C’est une affaire publique, tout le monde est au courant ! En effet, les collecteurs d’impôts prélèvent leurs revenus sur les sommes reçues, et à ce titre, ils sont considérés comme voleurs, malhonnêtes et durs. Leur péché fait comme partie de leur métier. Ils y sont attachés et sont comme prisonniers de leur péché.

Toutefois, le Seigneur Jésus l’appelle. Et ses paroles simples « suis-moi », touchent son cœur, et agissent comme une libération. En effet, abandonnant tout, il se leva et le suivit. C’est une authentique attitude et démarche de conversion : il entend l’appel du Seigneur, sa parole ; son cœur est touché ; il prend conscience de son péché et par là-même commence sa guérison et délivrance ; il se lève, abandonne tout et le suit. Son péché est derrière lui ! Il en est guéri et libéré. Plus encore, et comme un fruit de cette conversion, il donne une grande réception dans sa maison. Ce débordement joyeux de générosité est un fruit et un gage de l’authenticité de sa conversion.

L’évangile note qu’il y avait une « foule nombreuses » de publicains et d’autres gens qui étaient invités. Or parmi ces invités, il y a ceux qui ne voient pas la conversion de Lévi. Ils le considèrent toujours comme un pécheur et le condamnent. Leur cœur est dur et fermé : par la jalousie, l’orgueil, la vanité, l’envie, la méchanceté. Eux aussi sont prisonniers de leur péché, et d’autant plus qu’ils ne le voient pas, et se justifient en stygmatisant le péché des autres. C’est si facile et si pratique ! Ils sont malades et n’en ont pas conscience, et par suite, ils se rendent incapables de toute guérison.

Que ce temps de Carême soit pour chacun d’entre-nous une occasion d’écouter avec plus d’attention la Parole de Dieu, et d’entendre le Seigneur s’adresser personnellement et intimement à chacun d’entre-nous, et nous dire « suis-moi ». Que ces paroles de libération et de guérison puissent être entendues, en particulier dans le sacrement de la réconciliation. Que ce soit l’occasion pour chacun de nous lever, de tout abandonner pour le suivre. Que ce soit le temps opportun pour laisser libre cours à la générosité et à la joie de notre cœur.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades