Je me souviens d’avoir entendu, il y a quelques années, une personne dire qu’il faudrait réécrire l’Evangile, pour le mettre au goût du jour, l’actualiser parce que le texte commençait à dater. Cela montrait combien cette personne méconnaissait la portée et le sens de l’Evangile, et comment elle passait, par suite, à côté de l’essentiel.

A la fin de son Evangile, Saint Jean écrit : «  C’est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est vrai. Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites  ; et s’il fallait écrire chacune d’elles, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir les livres que l’on écrirait.  ».

La première chose c’est que les Evangiles sont des témoignages de ceux qui ont vécu avec le Seigneur Jésus, qui ont vu ce qu’il a fait, entendu ses enseignements, qui l’ont suivi, qui ont mangé et bu avec lui pendant les jours de la Résurrection. Ce dont ils rendent compte, c’est de ce que leurs yeux ont vu, et de ce que leurs cœurs ont reconnu et ont cru. Ce témoignage est unique et irremplaçable. Plus que cela, il est fondateur, comme nous le proclamons dans la profession de foi, nous croyons en l’Eglise Apostolique, c’est-à-dire fondée sur le témoignage de foi des Apôtres.

Ensuite, ces témoignages ne sont pas exhaustifs, parce que, comme l’affirme Saint Jean, «  il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites  ». Et ces choses que le Seigneur Jésus a faites, c’est à nous, aujourd’hui, c’est à chacun de nous de les voir, de les reconnaître, d’en prendre conscience et d’en témoigner. L’Evangile ne se limite pas à être un livre, fut-il sacré, il est la Bonne Nouvelle de Jésus ressuscité dont nous pouvons chacun témoigner aujourd’hui. S’il n’y a pas lieu de réécrire les Evangiles, il y a lieu de poursuivre aujourd’hui le témoignage qu’il porte. Nous sommes chacun appelé à être cet Evangile vivant, en acte et en parole, par le témoignage de notre foi. C’est pour cela que le Seigneur donne son Esprit-Saint aux disciples, pour qu’ils puissent à leur tour, proclamer les merveilles de Dieu dans toutes les langues. 

abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades