Un homme discret, un prêtre fidèle et fraternel

22 décembre 2018

L’abbé Jean-Marie Pin nous a quitté subitement, sans prévenir, discrètement, comme l’a été sa vie.

Il faisait partie de ces personnes que l’on côtoie, que l’on apprécie, mais dont on se rend compte, au moment de leur départ, que finalement on les connaissait trop peu. Le père Vincent me disait de lui : «  c’est l’homme le plus discret que j’ai connu. Jamais un mot de travers sur qui que ce soit ou quoi que ce soit, jamais une critique, jamais un reproche ou une plainte  ». Ce n’était pas un timide, non parce qu’il savait dire les choses quand c’était nécessaire, et qu’il savait aussi vous regarder avec ce regard plein de bonté. C’était plutôt un homme réservé, discret, caché.

C’était un prêtre fidèle. Je me souviens d’un témoignage de l’abbé Savoldelli, qui habitait Robion avant d’être prêtre. Il venait à la messe en semaine à Robion et voyait l’abbé Pin qui célébrait quotidiennement, même s’il n’y avait personne. Sa prédication était appréciée. Il a toujours gardé cette fidélité à Celui qui l’a appelé, et a cherché à témoigner de cet amour unique, en paroles et en actes. Retiré aux Vignères, il est toujours resté disponible pour aider autant que ses forces le lui ont permis, à célébrer les sacrements, même lorsque cela lui pesait un peu plus comme pour les mariages et les baptêmes.

Ce fut un confrère plein de charité fraternelle. Là, c’est un témoignage personnel. J’ai toujours été touché par ses paroles, son attention, sa prévenance et sa bienveillance, en particulier envers moi qui fut son successeur comme curé de Robion. Ce fut une force et un encouragement pour moi d’avoir ce regard de confiance et de bienveillance. C’est un bien précieux. Il ne jugeait pas, il aimait.
Puissions-nous avoir cette discretion qui laisse toute la place à Celui qui nous aime, sans disparaître pour autant. Puissions-nous avoir cette fidélité pleine d’amour à l’Eucharistie où le Seigneur est présent et se donne à nous. Puissions-nous avoir ce regard de bienveillance qui ne condamne pas, mais permet de toujours se relever.

abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades