Je vous dirai ce qu’il a fait pour mon âme.

21 avril 2018

Je relevai cette phrase du psaume 65 que nous entendions jeudi à la messe : «  venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu, je vous dirai ce qu’il a fait pour mon âme  ». Il y a là un point important de notre vie et de notre foi chrétienne.

Il peut nous sembler parfois difficile de parler de notre foi, elle peut même nous paraître compliquée sous certains aspects. Et cependant ces développements ne sont que la conséquence, l’expression de ce que Dieu a fait sur notre âme. Il n’est pas besoin d’être adulte, savant, intelligent, fort, de savoir parler, pour pouvoir rendre compte et témoigner de ce que Dieu a fait sur notre âme. Bien des fois dans ma vie de prêtre, dans les échanges que j’ai pu avoir, en confession, en écoutant les enfants au catéchisme, j’ai entendu des personnes exprimer avec simplicité ce que Dieu avait fait pour leur âme. L’avantage de ce genre de témoignage, c’est qu’il est compris immédiatement parce qu’il vient du cœur et touche le cœur.

La première chose, c’est de savoir être attentif à ce que Dieu peut faire pour notre âme. Trop souvent, nous n’y sommes pas attentifs, nous n’en prenons pas conscience, nous ne prenons ni le temps, ni les moyens de reconnaître ce que Dieu fait pour notre âme. Comment faire pour y parvenir  ? Il est important pour cela, de nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, parce que dans la Sainte-Ecriture, nous entendons le témoignage des personnes (prophètes, apôtres, évangélistes...) qui nous disent ce que Dieu a fait pour leur âme. La Sainte-Ecriture nous montre aussi ce que Dieu a fait pour son Peuple. Il n’est pas rare de reconnaître alors que ce que Dieu a fait autrefois, il l’a fait pour moi aussi, au cours de ma vie. C’est un moyen de nous rendre attentif à la Parole de Dieu, de chercher à y reconnaître la «  marque  » de Dieu.

Ensuite, il ne faut pas avoir peur de parler, de témoigner, de dire et proclamer ce que Dieu a fait pour notre âme. Ce serait même de l’égoïsme que de ne pas le faire, une fausse modestie, une fausse humilité. L’enjeu est important. Trop de personnes dans notre entourage ont une vision de la foi qui est trop fermée, trop éloignée, trop réglementée. Or, notre témoignage permet de laisser notre Dieu se mettre à la portée des hommes et des femmes qui nous entourent. Lorsque nous témoignons de ce que Dieu a fait pour notre âme, nous lui permettons de laisser entrevoir son visage dans le nôtre. Ce témoignage n’est que l’expression de notre relation avec Dieu, cette relation personnelle, intime, amicale et précieuse. Il n’y a pas de discours tout fait pour le dire, parce que les mots que nous utiliserons seront toujours les plus justes, les plus vrais pour décrire et dire ce que Dieu a fait pour notre âme.

Il ne doit pas y avoir de peur : de parler, d’être jugé, de se tromper. Dire ce que Dieu a fait pour notre âme c’est le moyen de prendre conscience de la réalité de notre foi, de sortir d’une religiosité trop fermée, de témoigner, de transmettre, de mettre Dieu à la portée de chacun, parce que chacun peut alors comprendre que ce que Dieu a fait pour mon âme, il peut le faire pour l’âme de celui qui m’écoute. Comme le disait le bienheureux pape Paul VI en 1974 «  Les hommes d’aujourd’hui ont plus besoin de témoins que de maîtres. Et lorsqu’ils suivent des maîtres, c’est parce que leurs maîtres sont devenus des témoins.  »

abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades