Ils refusèrent de croire

10 avril 2021

Ce samedi, l’Evangile de saint Marc nous montre que les disciples refusèrent de croire le témoignage de Marie-Madeleine et de deux autres disciples qui disent avoir vu le Seigneur Jésus, vivant, ressuscité. Le Seigneur se manifestant ensuite aux Onze qui étaient à table, leur reproche leur « incrédulité et l’endurcissement de leur coeur ».

Que peut signifier ce refus de croire ? N’ont-ils pas, comme Marie-Madeleine, suivi le Seigneur Jésus ? N’ont-ils pas écouté ses enseignements ? N’ont-ils pas été témoins de ses signes et des miracles accomplis ? N’ont-ils pas espéré en lui ? Cependant ils l’ont aussi vu arrêté, jugé, condamné, crucifié. Or, par peur, ils ont fui, l’ont abandonné, se sont cachés. Ils l’ont vu mort et mis au tombeau.

Ils n’ont pas cru leur témoignage, parce que ce qu’ils ont annoncé ils ne pouvaient ni se le représenter, ni l’accepter, ni le comprendre, ni l’imaginer et ils ne l’avaient même pas espéré. C’était au-delà des faits dont ils ont été témoins, au-delà de leurs représentations et de leur espérance.

Ce refus de croire, comme une décision raisonnée, a cependant du sens pour nous aussi. Cependant, Marie-Madeleine n’a pas reconnu tout de suite le Seigneur Jésus ressuscité, ni les deux disciples en chemin – que l’on peut reconnaître comme les disciples d’Emmaüs dont parle longuement saint Luc – qui ont mis du temps à reconnaître le signe que le Seigneur leur donnait. Leur témoignage est nécessaire. Ce témoignage et cette annonce prépare leur cœur à reconnaître à leur tour le Seigneur Jésus ressuscité.

La résurrection du Seigneur n’est pas seulement un événement qui a eu lieu il y a plusieurs milliers d’années, elle est une réalité qui nous touche aujourd’hui chacun. Nous sommes comme les disciples à qui est annoncé la résurrection du Seigneur, nous aussi nous avons du mal à croire, et cependant cette annonce nous prépare chacun à reconnaître le Seigneur Jésus ressuscité qui aujourd’hui nous donne le signes qui nous permettent de le reconnaître.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades