Seigneur apprends-nous à prier.

6 mars 2018

A la veille de la Passion, Notre Seigneur Jésus, comme à chaque moment important et déterminant de son ministère voulut prier à Gethsémani (cf Marc 14, 32-42). Assurément, le Seigneur a l’habitude de prier, mais dans ces moments-là sa prière se fait plus forte, plus intense.

Comme lors de la Transfiguration, à la fois il s’isole pour prier seul, mais il demande à Pierre, Jacques et Jean de l’accompagner. Sa prière, toute prière, est à la fois personnelle, individuelle et communautaire. Sans doute, le Seigneur, à ce moment précis a besoin de la présence des disciples, mais il nous montre aussi que nous avons besoin de lui pour prier. Sans lui, notre prière risque de n’être que des mots jetés dans le vide, des vœux sans espérance. Avec lui, même lorsque nous sommes endormis, fatigués, nous prions, notre cœur est tout à Dieu, parce qu’il veille sur nous.

Dans sa prière, à ce moment-là de l’Evangile, Notre Seigneur exprime son inquiétude, son angoisse, son effroi : «  mon âme est triste à en mourir  ». Dans les moments éprouvants et difficiles, nous n’avons pas toujours spontanément le réflexe de prier. La prière est le moyen d’exprimer notre peine mais aussi de demander de l’aide, d’accueillir l’amour de compassion de notre Seigneur. L’évangile de saint-Luc précise que les anges servent le Seigneur Jésus. Ces anges sont la manifestation de cette amour de compassion du Père.

Jésus tombe à terre, il se met à genou pour prier. Son recueillement n’est pas seulement une intention, elle se met en œuvre et s’exprime physiquement. Cet agenouillement n’est pas un geste d’humiliation, mais un geste de foi, une manifestation du recueillement de tout son être, une expression de son abandon confiant entre les mains du Père : «  non pas ma volonté, mais ta volonté  !  ».

Sa prière est aussi pleine de tendresse. Il s’adresse en effet au Père en lui disant «  abba  », c’est-à-dire papa, avec tout ce que cela comporte de confiance. Ce faisant, il affirme aussi sa foi : «  tout t’est possible  ». Notre prière aussi doit être marquée par cette tendresse qui est un d’affirmer notre foi. Notre Dieu est un Dieu d’amour et de tendresse, et notre prière doit en être l’expression.

Ce qu’il faut encore noter dans ce passage, c’est que le Seigneur Jésus à plusieurs reprises revient vers ses disciples pour les exhorter, et repart dans la solitude pour prier. La prière de Notre Seigneur est persévérante, insistante, confiante. Il ne se laisse pas déstabiliser par les difficultés, voire les distractions ou la fatigue. En revenant vers les disciples, ce n’est pas pour leur faire des reproches, mais autant pour les encourager à la prière, que de trouver auprès d’eux des forces nouvelles pour prier.

Lorsque nous prions, en particulier dans les moments importants de notre vie, ne partons pas seuls, et nous nous laissons pas déstabiliser par les épreuves. Que notre prière soit toute tournée vers le Seigneur Notre Dieu, dans un acte de confiance, de foi, d’amour, de tendresse.

abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades