La charité du Christ nous saisit (2 Cor. 5, 14)

31 août 2019

Le mois d’octobre 2019 sera un mois missionnaire extraordinaire, selon la volonté de notre pape. Nous entrerons en doyenné dans ce mois missionnaire par notre rassemblement du 6 octobre à Cavaillon. Il s’agit de prendre conscience de la réalité et de la richesse de notre baptème qui est aussi, indissociablement, un envoi en mission.

Saint Paul affirme

« la charité du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous »

. Par le baptême, plongés dans la mort et la résurrection du Christ, nous sommes saisis par sa charité, et désormais

« vie centrée sur [nous]-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour [nous] »

. C’est cet amour du Christ reçu, connu, vécu qui doit nous pousser à la mission, c’est-à-dire à témoigner de cet amour, et ainsi contribuer à le transmettre, à le mettre à la portée de chacun.

Pour autant, nous manquons parfois non pas de conviction à cet égard, mais d’initiative et d’audace. Nos habitudes, notre égoïsme, nos inquiétudes et nos peurs, notre confort peuvent nous éloigner de la réalité de cette nécessité, de cette urgence. En fait, tout cela risque de nous voiler à nous-mêmes la réalité de l’amour du Christ pour nous. Nous en faisons l’expérience pour bien d’autres réalités de nos vies, nous perdons facilement de vue l’essentiel, pris par d’autres choses qui s’imposent comme des priorités.

Chercher cet amour du Christ, le garder au cœur de notre vie, se laisser saisir par lui, c’est le cœur de notre baptême et de notre vie chrétienne. Sans cela, notre prière est vide, un simple exercice intellectuel ou de concentration, sans objet. Sans cet amour, la messe pourra nous paraître inutile, une simple activité optionnelle, un vague exercice de cohésion, sans profondeur. Sans cet amour, nos péchés se réduisent à n’être que des fautes, des erreurs ou des défauts qui nous referment sur nous-mêmes, sans espérance de guérison ou de libération.

Les saints nous offrent un beau témoignage missionnaire de cet amour qui les a saisi, et nous encouragent ainsi à nous livrer généreusement à le vivre.

abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades