L’Agneau de Dieu

22 avril 2017

L’agneau est l’animal sacrificiel par excellence. A cause de sa naïveté, de sa patience, de sa blancheur, l’agneau est symbole de douceur, d’innocence, de pureté. C’est l’ agneau sans tâche qui doit être sacrifié au moment de Pâque dans la foi juive. Parce que c’est un agneau, nouveau-né, il représente aussi tout le précieux espoir du troupeau. Offrir cet agneau en sacrifice, est le signe d’un don total, de confiance et d’espérance, un véritable acte d’adoration et d’amour envers Dieu, parce qu’on lui offre ce qu’on a de plus précieux. C’est sans doute pour célébrer ce sacrifice que Moïse demanda à Pharaon de pouvoir aller au désert. C’est parce que cette offrande de l’agneau est liée à la sortie d’Egypte et sa libération de l’esclavage, que cet agneau de Pâque a gardé une grande place et une grande valeur et qu’il doit être consommé avec des pains sans levain, pour rappeler cette libération.

C’est pour cela que l’agneau est devenu aussi un image et un symbole du Christ. Comme un agneau, le Christ est une victime innocente  ; comme un agneau, le Christ, fils-unique de Dieu, est le don précieux du Père  ; comme l’agneau, le Christ annonce les prémices, l’espoir de tout le troupeau, il en est l’avenir  ; comme l’agneau, le Christ est le signe d’un don total de soi, par amour.

On retrouve ainsi souvent le Christ représenté symboliquement sous la forme d’un agneau, dans l’iconographie chrétienne (peintures, statues, ornements), mais aussi dans les textes mêmes de la sainte liturgie. Ainsi, au moment de la fraction du pain, nous chantons «  agneau de Dieu, qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous pécheurs  ». L’agneau ainsi désigné, c’est le Christ qui se livre à nous dans la célébration du sacrifice eucharistique. Le Christ est non seulement comme l’agneau, mais il est l’unique, véritable et authentique agneau, parce que son sacrifice est parfait. Ce n’est plus seulement le sang d’un agneau que nous offrons, mais le Fils de Dieu qui s’offre lui-même, offre sa vie et son sang, par amour. Son sacrifice, comme nous l’avions évoqué, est offert librement au soir du Jeudi Saint, et accompli dans le sacrifice de la croix. La résurrection marque la victoire du Christ et le fait que son sacrifice est agréé. Ce sacrifice est parfait, il nous rétablit dans l’amitié avec Dieu, nous ouvrant la voie du Salut, de la libération et de la guérison de tout péché.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades