De l’usage de la polémique.

18 janvier 2020

Lorsqu’on fréquente ce que l’on appelle les réseaux sociaux, sur internet, on est rapidement saisi par l’usage, sinon l’abus, qui est fait de la polémique.

Les réseaux sociaux, sur internet ou non, sont des groupes et regroupements de personnes, organisant et agençant un réseau de relations qui peut avoir du sens. Ces réseaux sociaux habituels - comme la famille, les amis, les associations... - ont connu une expansion et un développement considérable par internet. Normalement et naturellement, la finalité de ces réseaux doit être de renforcer et développer les liens entre les personnes, d’assurer la promotion d’un bien commun et par suite de favoriser une vie communautaire.

Or, la polémique semble détourner les réseaux sociaux de leur finalité. Le mot grec qui a permis de façonner le mot signifie : ce qui est relatif à la guerre, ce qui dispose à la guerre. Bien sûr, il peut y avoir une « guerre juste », lorsque celle-ci consiste à vouloir défendre la paix, la liberté ou le bien lorsqu’ils sont menacés. Mais est-elle juste lorsque la guerre est promue simplement par goût de la controverse, du combat, de la querelle ? Quel que soit le sujet, quel que soit le domaine, quel que soit le réseau concerné, tout, sur internet, est sujet à polémique.

Ce qui semble motiver ces polémiques, ce n’est pas la recherche de la vérité ou du bien, encore moins d’un bien commun et d’une vie commune paisible. Bien au contraire ! Et dans cette optique, les armes utilisées pour atteindre le but peuvent être aussi bien le mensonge, la calomnie, le soupçon, la médisance, la rumeur... Peu importe la justesse et les conséquences pour les personnes de ce que l’on affirme, pourvu que la polémique soit nourrie et entrenue. Au moins on en sait, au plus on parle !

Dans l’Evangile, Notre Seigneur nous enseigne : « la vérité vous rendra libres » (cf. Jn 8, 32). Il s’agit d’une exigence de notre foi qui concerne notre vie chrétienne dans toutes ses dimensions, y compris sur les réseaux sociaux d’internet. S’éloigner de cela, c’est risquer de s’éloigner du Christ Jésus lui-même qui nous dit aussi « je suis le Chemin, la Vérité et la Vie », et par là, risquer de nous laisser enchaîner par le mensonge et d’en devenir esclave.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades