Accueillir Dieu dans nos vies

25 juin 2017

La fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang de Notre Seigneur en fixant notre attention sur ce mystère de notre foi, souligne l’importance d’accueillir Dieu dans nos vies.

Nous avons souvent l’impression d’avoir l’initiative, parce que nous réagissons selon nos impulsions et nos envies. Je prie lorsque j’ai envie, je vais à la messe lorsque j’ai envie, je vais me confesser lorsque j’ai envie. Ce choix apparent nous donne une impression de liberté, que nous sommes maîtres de nos décisions, là où bien souvent nous ne faisons que suivre nos impulsions du moment, esclaves de nos états d’âme. Nous nous servons de Dieu, lorsque nous en avons besoin, lorsque nous en avons envie. Pour autant, ce n’est pas sans valeur, mais c’est bien souvent insuffisant, parce qu’au fond, nous n’y trouvons pas tout le réconfort, le soutien, la force dont nous aurions vraiment besoin. Or, c’est bien souvent lorsque nous n’en n’avons pas envie, que précisément, nous en aurions besoin  !

Ce n’est pas sans valeur, parce que notre Dieu a voulu prendre la condition de serviteur : «  je ne suis pas venu pour être servi, affirme le Seigneur Jésus, mais pour servir et donner ma vie en rançon pour la multitude  ». Il nous faut prendre conscience qu’au delà de nos impulsions et de nos envies, il est nécessaire et vital de vivre notre vie chrétienne comme une réponse d’amour au don de l’amour de Dieu.

Cette amour de Dieu que nous entrevoyons dans la beauté, la grandeur et l’immensité de la création, cet amour de Dieu «  pour moi  » qui se dévoile en Notre Seigneur Jésus-Christ qui donne sa vie par amour pour nous. Nous découvrons alors que notre liberté s’accomplit non pas dans la possibilité entre plusieurs choix possibles, mais dans le choix de répondre par l’amour à l’amour. Comme le rappelait le II° concile du Vatican «  l’homme ne se trouve vraiment que dans le don désintéressé de lui-même  ».

Plus encore, en cette fête du Saint-Sacrement, avec la procession en son honneur, ce n’est plus seulement nous qui venons à l’église pour rencontrer le Seigneur, mais c’est Lui qui sort de l’église pour venir dans nos rues, dans nos vies, dans nos familles. La vie chrétienne ne s’arrête pas à la porte de l’église, elle y commence. Et la vie chrétienne ne se réduit pas à des activités ponctuelles, elle est une vie à la suite du Christ, par Lui, avec Lui et en Lui, au quotidien. C’est ce que nous signifions par la procession du Saint-Sacrement.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades