Chemin de croix avec le bienheureux César de Bus

10 mars 2017

CHEMIN DE CROIX
ROBION
MARS 2017
avec le Bienheureux César de Bus

Introduction

Leçon XIV Sur le quatrième article du Symbole

 

Ce n’est pas sans grande raison que Notre Seigneur nous dit par le Prophète Jérémie : Souviens-toi, ô homme, de ma pauvreté, des douleurs que j’ai endurées en mon corps, et de la tristesse que j’ai ressentie en mon âme. Certainement il est bien juste, ô Chrétien, que la Passion et la Mort de ton Sauveur et Rédempteur ne s’efface jamais de ton âme, et que tu t’en souviennes jour et nuit, et à toute heure  ; puisque l’homme ne peut rien présenter au Père céleste, qui lui soit plus agréable, que la mémoire de la Passion de son Fils, comme aussi il n’y a rien qui soit plus utile au Chrétien, soit pour éviter le péché, soit pour acquérir les vertus. Davantage il n’y a rien qui nous puisse apporter plus de consolation, oui qui nous puisse plus enflammer en l’amour de Dieu. Enfin, il n’y a rien qui soit plus méritoire, ni plus nécessaire à toute sorte de personnes. Car si par notre ingratitude nous mettons en oubli un si excellent bénéfice, comme celui de la Passion de Jésus-Christ  ; ce Seigneur nous fera souffrir une autre passion très cruelle et très insupportable après cette vie, lors que le misérable pécheur sera jeté dans le feu d’enfer, pour y brûler éternellement, comme du bois sec. Afin donc que nous puissions éviter ces tourments, souvenons-nous de celui qui a souffert sous Ponce Pilate.

Instructions familières sur les quatre parties du catéchisme romain, par le vénérable père César de Bus, fondateur de la Congrégation de la Doctrine Chrétienne, Lyon,1685, Leçon XIV, pp. 306-307

 


STATION- JESUS EST CONDAMNE A MORT

 

De l’Evangile selon saint Luc :

 

«  Pilate qui voulait relâcher Jésus, leur adressa la parole. Mais eux répondaient en criant : Crucifie-le  ! Crucifie-le  ! Pour la troisième fois, il leur dit : quel mal a donc fait cet homme  ? Je n’ai trouvé en lui aucun motif de condamnation à mort  ; je le relâcherai donc après l’avoir châtié. Mais eux, insistaient à grands cris, demandant qu’il fût crucifié  ; et leurs clameurs gagnaient en violence  » (Luc 23, 20-25)

 

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Bienheureux César de Bus nous enseigne :

 

Croyez fermement que votre ennemi vous est beaucoup moins nocif et nuisible que beaucoup de vos meilleurs et plus chers amis. Les Saints, et par-dessus tout les martyrs, n’auraient point été ainsi élevés en gloire, s’ils n’avaient eu ici-bas des adversaires et des ennemis. Vous connaîtrez un jour le bien que vous recevez aujourd’hui, par ceux qui vous causent un tel mal en cette vie

Enseignement XXII, p.146

 

→ Comme Notre Seigneur, assurément, il nous arrive d’être l’objet de la haine de nos ennemis, de leur violence en parole et en acte, mais aussi de leurs jugements et de leurs condamnations. Toutefois, n’oublions pas que nous pourrions, nous aussi être les juges des autres. Face au mal, à l’injustice, à la violence et à la haine, nous devons toujours garder un regard de foi, d’espérance et de charité, propre à libérer l’ennemi de son mal, mais aussi à nous préserver d’y tomber nous-mêmes.

 

II° STATIONJESUS EST CHARGE DE SA CROIX

 

de l’Evangile selon saint Jean :

 

«  Ils prirent donc Jésus. Et il sortit, portant sa croix, et vint au lieu dit du Crâne – ce qui se dit en hébreu Golgotha – où ils le crucifièrent et avec lui deux autres : un de chaque côté, et, au milieu, Jésus  » (Jn 19,14-15,17-18)

 

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Le Bienheureux César de Bus nous enseigne :

Pour vous exercez vous-mêmes à la persévérance, après vous être imaginé ce qui se fait dans les forteresses ou les cités fortifiées de quelque importance (où pour éviter une seule heure de danger, on ne regrette pas de veiller nuits et jours, des siècles entiers), cherchez d’être attentifs et de veiller continuellement sur vos bonnes résolutions, et de ne jamais les oublier, si elles peuvent être mises en œuvre. En considérant que la persévérance est un pur don de Dieu, recourrez souvent à son aide et secours  ; et soyez vraiment humbles et patients, dans vos adversités et souffrances. Dans une parole, efforcez-vous de bien vivre, et Dieu vous fera la grâce de bien mourir.

Enseignement XVII, p. 175

 

→ Comme notre Seigneur, il nous arrive de rencontrer bien des épreuves et difficultés au cours de notre vie. Elles nous semblent parfois insurmontables, nous nous sentons vulnérables. Ce qui peut nous donner courage, lorsque les forces nous manquent, c’est précisément la grâce de Dieu. Il n’est pas d’épreuve que nous ne puissions surmonter avec son aide, encore faut-il que nous ayons l’humilité de vouloir ne pas les affronter seuls.

 

III° STATIONJESUS TOMBE SOUS LE POIDS DE SA CROIX

 

de l’Evangile selon saint Jean :

 

«  Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sa doctrine. Jésus lui répondit : c’est au grand jour que j’ai parlé au monde, j’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le temple où tous les juifs s’assemblent et je n’ai rien dit en secret. Pourquoi m’interroges-tu  ? Demande à ceux qui ont entendu ce que je leur ai enseigné  ; eux ils savent ce que j’ai dit. A ces mots, l’un des gardes, qui se tenait là, donna une gifle à Jésus en disant : c’est ainsi que tu parles au grand prêtre  ? Jésus lui répondit : si j’ai mal parlé, témoigne de ce qui est mal, mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu  ? (Jn 18, 19-23)

 

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Le bienheureux César de Bus nous enseigne :

 

Beaucoup ont trouvé un honneur vrai et fondé dans l’insulte et le mépris dont ils ont été l’objet : Joseph en Egypte, Suzanne à Babylone et bon nombre de personnes importantes. Je dirai que beaucoup ont porté leur gloire jusqu’au ciel au moyen de son contraire : la calomnie et l’insulte. Dieu se raillera de vos ennemis, si vous êtes tels que vous devez être. De leur diffamation, il tirera la splendeur de votre prochaine réputation  ; mais il faut que vous le laissiez faire dans la mesure où il défend habituellement celui qui ne le fait pas de lui-même. Lui, parle quand nous demeurons silencieux, et il se tait lorsque nous parlons.
 

Enseignement IV, p.179

 

→ Ce qui nous anéantit en premier, c’est bien souvent notre honneur bafoué, l’injustice des paroles, le mensonge, la calomnie. Dans ces situations, toute notre défense semble bien peu efficace. Nous avons besoin d’un défenseur, d’un avocat. C’est Lui, notre Dieu, qui peut rétablir notre honneur et nous relever. Face aux paroles qui nous maudissent, la Parole de Dieu et sa grâce nous bénissent.

 


IV° STATIONJESUS RENCONTRE SA TRES SAINTE MERE

 

de l’Evangile selon saint Luc :

 

«  Vois  ! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël  ; il doit être un signe en butte à la contradiction, - et toi-même, une épée te transpercera l’âme  ! - afin que se révèlent les pensées intimes de bien des cœurs.  » (Luc 2, 33-35

 

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Le bienheureux César de Bus nous enseigne :

 

Il n’est pas nécessaire que vous cheminiez avec hâte, mais avec attention, et comme si vous faisiez un voyage pour le ciel, puisque la vie de l’homme n’est rien d’autre qu’un voyage de la terre au ciel. Représentez-vous pour cela que vous êtes compagnons de voyage de Notre Seigneur, de la Très Sainte Vierge...
 

Enseignement XXIV, p. 74

 

→ Sur son chemin de douleur, le Seigneur a rencontré sa Sainte-Mère. Elle est auprès de nous et avec nous sur nos propres chemins, sur la route de notre pèlerinage terrestre. Demandons une particulière dévotion envers elle, et une confiance particulière et filiale.

 


STATIONSIMON DE CYRENE AIDE JESUS A PORTER SA CROIX

 

de l’Evangile selon saint Marc :

 

«  Ils le mènent dehors afin de le crucifier  ? Et ils requièrent, pour porter sa croix, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui passait par là, revenant des champs. Et ils amènent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit lieu du Crâne  » (Mc 15, 21-22)

 

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Le bienheureux César de Bus nous enseigne  :

 

Considérez attentivement d’une part, qu’un jour vous devrez être jugés rigoureusement par Dieu sur la pratique des œuvres de miséricorde corporelle, et d’autre part que les biens de la terre que vous donnez sont un peu plus que rien par rapport au prix des biens célestes que vous gagnerez en distribuant les biens terrestres. Cherchez donc à n’être pas avares ni imparfaits dans ce genre d’œuvres, si vous voulez me croire, parce que c’est avec cette monnaie que vous devez acheter le ciel.
 

Enseignement VIII, p.132

 

→ Simon de Cyrène a aidé le Seigneur en étant réquisitionné, il ne voulait pas le faire volontairement. Toutefois, dans cet acte de charité, dans cette œuvre de miséricorde corporelle, Simon a trouvé la foi. Cet acte, bien involontaire au début, lui ouvrit le ciel. Apprenons, nous aussi, cette générosité de ce que nous avons : nos biens matériels, notre temps. Laissons le Seigneur nous conduire dans cette générosité.

 

VI° STATIONUNE FEMME PIEUSE ESSUIE LA FACE DE JESUS

 

de l’Evangile selon saint Matthieu  :

 

«  Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te désaltérer, étranger et de t’accueillir, nu et de te vêtir, malade ou prisonnier et de venir te voir  ?... En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait  » (Mt 25,37-40)

 

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Le bienheureux César de Bus nous enseigne :

 

Ne méprisez jamais aucune des actions de vertu aussi petites qu’elles puissent vous sembler, parce que la plus petite peut vous mériter avec opportunité la lumière divine  ; cette lumière est un désir efficace de pratiquer le bien  ; ce désir efficace c’est l’exécution et la persévérance dans ce désir, et cette continuation est une bonne et sainte habitude avec peu de moyen. C’est là la manière de faire de Dieu : récompenser les dons et bénéfices, lors que nous savons nous en aider et nous en servir en conformité avec sa volonté.
 

Enseignement LXII, p. 87

 

→ Le geste de Sainte Véronique que nous rapporte la tradition pourrait sembler bien modeste, il aurait même pu passer inaperçu. Et cependant, à travers ce geste se dévoile aussi bien la richesse du cœur de Sainte Véronique, que la lumière divine qui se manifeste dans la vie de Notre Seigneur. Ne négligeons pas ces gestes modestes dans notre vie quotidienne. Apprenons à nous rendre attentifs à la lumière que Dieu nous y dévoile.

 


VII° STATIONJESUS TOMBE POUR LA SECONDE FOIS

 

de l’Epître de saint Paul aux Corinthiens :

 

«  Il m’a été mis une écharde en la chair... A ce sujet, par trois fois, j’ai prié le Seigneur pour qu’elle s’éloigne de moi. Mais il m’a été déclaré : «  ma grâce te suffit, car la puissance se déploie dans la faiblesse  ». C’est donc de grand cœur que je me glorifierai de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ  » (2 Cor 12, 7-9)

 

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Le bienheureux César de Bus nous enseigne :

Pensez que ce petit mal que vous supportez est plutôt le remède d’un mal, qu’un mal vrai et réel, et que Dieu s’en sert pour vous guérir d’un autre cent fois pire qu’il se puisse imaginer, et qui serait bien plus sujet de se plaindre. Pour le corps, c’est un vrai mal, mais c’est un bien précieux pour l’âme, si toutefois vous le supportez avec patience, parce que dans la patience il y a le mérite de nos souffrances et la possession de nos âmes.


Enseignement VIII, 183

 

→ Ce qui nous fait tomber, bien souvent, ce sont les faiblesses de notre corps, lorsque nous sommes touchés, affectés, blessés dans notre corps. Toutefois, ce n’est que notre corps qui est touché, la blessure n’est que superficielle tant qu’elle n’affecte pas notre âme. Apprenons la patience dans ces épreuves, et soyons attentifs à soutenir avec compassion les plus faibles, les plus fragiles.

 

VIII° STATIONJESUS CONSOLE LES FILLES DE JERUSALEM

 

de l’Evangile selon saint Luc :

 

«  Des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Mais, se retournant vers elles, Jésus dit : «  filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi  ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants  ! Car voici venir des jours où l’on dira : heureuses les femmes stériles, les entrailles qui n’ont pas enfanté, et les seins qui n’ont pas nourri  ! Alors on se mettra à dire aux montagnes : tombez sur nous  ! Et aux collines : couvrez-nous  ! Car si l’on traite ainsi le bois vert, qu’adviendra-t-il du sec  ?  » (Luc23, 27-31)

 

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Le bienheureux César de Bus nous enseigne :

 

Ne vous indignez pas contre les pécheurs, même si par leurs coutumes ils vous semblent détestables et mauvais, éprouvez plutôt pour eux de la compassion et du regret, considérant ainsi souvent votre propre faiblesse. Priez pour eux, instruisez-les et surtout donnez-leur le bon exemple. En effet, bien agir est un sermon qui conduit avec douceur à faire le bien ceux qui l’écoutent avec les yeux. Vous n’avez pas de moyen plus rapide ni plus efficace que celui-ci pour les amender.
 

Enseignement XVII, p. 141

 

→ La prière pour le pécheur est la première charité. Elle est à la portée de tous. Il ne sert à rien de se lamenter sur les malheurs du monde, ou de juger les pécheurs. La miséricorde et la compassion, en paroles, en pensées, en actes sont les meilleurs enseignements, et le moyen le plus sûr pour ne pas soi-même tomber.

 


IX° STATIONJESUS TOMBE POUR LA TROISIEME FOIS

 

de l’Evangile selon saint Marc :

 

«  Jésus commença à ressentir effroi et angoisse. Il leur dit : ’mon âme est triste à en mourir  ; demeurez ici et veillez’. Etant allé un peu plus loin il tombait à terre, et il priait pour que, s’il était possible, cette heure passât loi de lui. Et il disait ’Abba (Père)  ! Tout t’est possible : éloigne de moi cette coupe  ; pourtant, pas ce que je veux, mais ce que tu veux  !  » (Mc 14, 34-36)

 

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Le bienheureux César de Bus nous enseigne :

 

Si vous voulez m’écouter, agissez ainsi. Croyez que Dieu peut vous aider dans cette affliction, c’est ce que vous devez désirer. Espérez et faites confiance entièrement à sa souveraine Bonté, pour ce qui vous arrivera. Cherchez à l’aimer dans ce Calvaire spirituel, comme sur le Thabor de ses consolations et largesses. Surtout, soumettez-vous à sa sage direction et conduite, et embrassez amoureusement cette petite affliction, seulement parce qu’Il a permis qu’elle vous touche. J’espère que vous en serez bien rapidement délivrés.


Enseignement XIV, p.188

 

→ Après que notre honneur ait été blessé, et notre corps affligé, nous risquons d’être atteint dans notre esprit. Au cœur de l’épreuve, si nous considérons notre seule pauvreté et vulnérabilité, nous risquons de désespérer. Or, là, peut briller la bonté, la tendresse et l’amour de Dieu, qui nous redit «  mon enfant, tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix, et je t’aime  ». Ce don de l’amour de Dieu, où nous découvrons que nous sommes uniques, et l’objet d’un amour inconditionnel de Dieu, est ce qui est notre force.

 

STATIONJESUS EST DEPOUILLE DE SES VETEMENTS

 

de l’Evangile selon saint Matthieu :

 

«  L’ayant dévêtu, ils lui mirent une tunique écarlate, puis, ayant tressé une couronne d’épines, ils la placèrent sur sa tête, avec un roseau dans sa maint droite. Et s’agenouillant devant lui, ils se moquèrent de lui en disant : Salut, roi des Juifs  ! Et, crachant sur lui, ils prenaient le roseau et en frappaient sa tête.  ». (Mt 27, 28-31)

 

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Le bienheureux César de Bus nous enseigne :

 

Comptez bien que vous ne pourrez pas acquérir les véritables richesses du ciel, inconnues des fils du siècle, sinon au prix de tout ce que vous possédez sur terre. Pour acquérir légitimement toute autre chose en dehors de la grâce et de la gloire, vous aurez besoin de l’argent et de l’aide temporelle. Mais pour acquérir cette grâce même en cette vie et la gloire dans l’autre vous aurez besoin de vous détacher généreusement, au moins de cœur, de tout ce que vous avez ici-bas. Il se pourra aussi, si vous faites cela comme il se doit, que vous deveniez en outre riche des biens temporels. Il n’est aucune autre chose que Dieu ne récompense de manière égale que la renonciation à toute chose.
 

Enseignement XIV, p. 172

 

→ Jésus est dépouillé de ses vêtements. Il n’a plus rien. Ce qu’il possédait, ce sont les soldats qui se le sont partagé. Pourtant, dans ce dépouillement se dévoile la vraie richesse du Seigneur, ce qu’on ne peut ni lui prendre, ni lui ôter, ni lui voler. Apprenons cette pauvreté qui nous donne toute vraie richesse.

 

XI° STATIONJESUS EST CLOUE SUR LA CROIX

 

de l’Evangile selon saint Marc :

 

«  C’était la troisième heure quand ils le crucifièrent. L’inscription qui indiquait le motif de sa condamnation était libellée : ’le roi des Juifs’. Et avec lui, ils crucifièrent deux brigands, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche  » (Mc 15, 23-27)

 

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Le bienheureux César de Bus nous enseigne :

 

En ce qui concerne la présence de Dieu, appelée à bon droit par les dévots, destructrice des vices, nourricière de la vertu et jouissance anticipée de la béatitude, vous chercherez à la posséder toujours, en tout lieu, en toute compagnie et dans toute affaire. Il n’est pas d’exercice de la religion chrétienne, qui vous réclame intérieurement et de manière plus efficace, si ce n’est cette considération de la divine majesté présente, qui vous sollicite âprement à renoncer au vice et à acquérir les saintes vertus, et qui en plus vous procure la félicité dont les justes commencent à jouir en cette vie même.
 

Enseignement LIV, p. 78

 

→ Le Seigneur Jésus paraît bien seul sur la croix, abandonné des disciples, objet de rejet des hommes, et aux yeux du monde, abandonné du Père. Pourtant, c’est aussi sur la croix que se manifeste d’une manière unique, la réalité même du Dieu Père et Fils et Saint-Esprit. Le Père n’abandonne pas le Fils, mais Il se donne par amour, en le donnant pour nous.

 


XII° STATIONJESUS MEURT SUR LA CROIX

 

de l’Evangile selon saint Jean :

 

«  Jésus, sachant que désormais tout était achevé pour que l’Ecriture fût parfaitement accomplie, dit : ’J’ai soif’. ... Jésus dit : ’c’est achevé’ et, inclinant la tête, il remit l’esprit.  » (Jn 19,28-30)

 

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Le bienheureux César de Bus nous enseigne :

Aurez-vous suffisamment vécu, si vous n’avez vécu saintement  ? C’est peu vivre que de vivre sans vertu et si non ne vit pas plus pour Dieu que pour soi, plutôt pour le Ciel que pour la terre... Ne savez-vous pas qu’en fin de compte vous devrez mourir, sans savoir cependant ni quand, ni où  ? Avancez librement, parce que Dieu pour lequel vous vivez, saura bien vous protéger de la mort, que vous devez seule craindre, je veux dire celle de l’âme.
 

Enseignement X, p. 184

 

→ Ma vie, dit le Seigneur Jésus, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne. La mort pourrait nous effrayer, parce qu’elle semble avoir le dernier mot. Ici, le Seigneur nous montre que c’est Lui qui est maître et Seigneur, il manifeste sa liberté et sa confiance dans le Père.

 


XIII° STATIONJESUS EST DESCENDU DE LA CROIX ET REMIS A SA MERE

 

de l’Evangile selon saint Jean :

 

«  Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : ’Femme, voici ton fils.’ Puis il dit au disciple : ’Voici ta mère.’ Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui.  »

 

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Le bienheureux César de Bus nous enseigne :

En ce qui concerne la tentation du désespoir...
Dites humblement en vous même : pour quel motif Dieu m’a-t-il crée, si ce n’est pour le glorifier, le louer et le bénir éternellement au ciel  ? Pourquoi Dieu a livré son Fils à la mort, si ce n’est pour me donner la vie  ? N’est-ce pas peut-être exclusivement pour faire miséricorde  ? Est-ce que je ne sais peut-être pas, moi qu’il dépendra de moi seulement d’être tout à lui, si je le veux, tenant compte de son infinie bonté, qui ne se lasse pas de solliciter et d’appeler à marcher à Lui  ?
La seule défiance de cela serait plus que suffisante à me perdre, quand je n’aurais aucun délit ou péché.

 

Enseignement II, p. 191

 

→ La seule chose dont nous ne devons pas douter, c’est la miséricorde de Dieu, même et surtout, lorsqu’il nous semble qu’il n’y a plus d’issue, que tout est achevé, à vues humaines.

 


XIV° STATIONJESUS EST MIS AU TOMBEAU

 

de l’Evangile selon saint Jean :

 

«  Ils vinrent donc et enlevèrent son corps. Nicodème – celui qui précédemment était venu, de nuit, trouver Jésus – vint aussi, apportant un mélange de myrrhe et d’aloès, d’environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus le lièrent de linges, avec les aromates, selon le mode sépulture en usage chez les Juifs. Or il y avait un jardin au lieu où il avait été crucifié, et, dans ce jardin, un tombeau neuf, dans lequel personne n’avait encore été mis.  » (Jn 19, 38-41)

 

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Le bienheureux César de Bus nous enseigne :

 

Afin de pouvoir se glorifier saintement d’une foi parfaite, il est nécessaire de croire : tout ce qui appartient à la volonté pour le faire  ; ce qui appartient à l’intelligence pour le comprendre  ; croire autant la vérité que vous devez pratiquer, que celle que vous devez méditer. Par exemple : combien il est nécessaire de croire que dans le mépris de soi et de toutes les créatures du monde se trouve la perfection de la charité  ; que dans le saint mépris se trouve la vraie exaltation et grandeur  ; dans la parfaite obéissance la perfection de la liberté  ; dans la mortification de la chair, la vraie vie de l’esprit  ; dans la pauvreté volontaire, la vraie richesse  ; de la même manière vous devez croire qu’il y a trois personnes en l’essence divine  ; que la seconde s’est incarnée  ; qu’il y a une seule Eglise et sept sacrements.
 

Enseignement I, p. 155

 

→ Dans le silence du tombeau et de la mort, l’espérance et la foi demeurent. A vues humaines, selon ce que les yeux peuvent voir, tout est fini, et cependant, le cœur continue à voir dans cette obscurité, et ce faisant une lumière nouvelle se fait jour.

 

Conclusion :

 

Imitez le grand patriarche Moise, quand il est allé recevoir la Loi de Dieu des mains d’un Chérubin sur le mont Sinaï  ; c’est-à-dire faites en sorte que la crainte et l’amour de Dieu habitent également votre cœur pour recevoir avec dignité la sainte parole de la bouche de ses prédicateurs.... Demandez humblement à Dieu la lumière, la révérence et l’ardeur nécessaires pour que sa divine action soit féconde.
Ayez grand soin d’appliquer à vous et non aux autres, les corrections pour les pécheurs faites dans la prédication, et cherchez à vous les appliquer et diriger toutes vers vous-mêmes, soit par vérité, soit par humilité.

 

Enseignement V, p. 130

 

(Enseignement tirés du testament du vénérable César de Bus, édition en italien de 1964, traduction libre)

 

© abbé Bruno Gerthoux 10 mars 2017