Sois sans crainte !

11 octobre 2017

A l’Annonciation, l’ange s’adresse à la Vierge Marie en lui disant : «  sois sans crainte, Marie. Tu as trouvé grâce auprès de Dieu  ». Ces paroles de réconfort, d’encouragement, d’espérance, la Vierge-Marie les a accueillies pour elle, bien-sûr, et ce faisant, elle nous les transmets aujourd’hui, chaque jour à chacun d’entre-nous, par la prière du chapelet.

En effet, la prière du chapelet ou du rosaire est avant tout une prière avec la Vierge-Marie, comme on prend du temps avec un ami, et dont la seule présence, auprès de nous, est un soutien. Avec la Vierge-Marie, nous parcourons les événements de la vie de Notre-Seigneur, nous évoquons avec elle ce qu’elle a vécu, ce qu’elle a vu, ce dont elle a été témoin, ce qu’elle a médité dans son cœur, ce qu’elle a cru. Par cette prière, elle nous apprend à voir les événements de nos vies, comme elle a appris à voir les siens, dans la foi.

D’une part, il s’agit d’être libéré de toute crainte, de toute peur, de toute inquiétude. Cette prière nous apprend à prendre du recul, ne serait-ce qu’en prenant du temps, par rapport aux événements de nos vies. Il y a bien des choses et des situations qui peuvent engendrer l’inquiétude ou la crainte. Et cela, bien souvent nous affaiblit, nous rend vulnérable et nous encombre. Certes la prière du chapelet peut avoir un côté répétitif, mais précisément, ce côté répétitif est aussi un moyen de briser les résistances, de surmonter les difficultés et les épreuves. C’est un peu comme lorsqu’on veut atteindre un sommet, un objectif : un pas après l’autre  ! Là aussi, c’est répétitif, mais au terme du chemin, on a atteint le but  ! La simple répétition est un moyen d’apaisement, de se libérer de toute crainte.

D’autre part, en méditant les mystères de la vie de Notre Seigneur, nous apprenons à voir avec nos yeux, et à reconnaître avec notre cœur, la grâce de Dieu à l’oeuvre. C’est la même grâce de Dieu qui a oeuvré autrefois, qui aujourd’hui encore est à l’oeuvre. Cette grâce, c’est la présence même de l’amour de Dieu, qui se met à notre portée, à notre mesure, qui s’ajuste à nos nécessités, pour nous apporter la force, le soutien, le réconfort, l’espérance dont nous avons besoin.

Cette prière, comme elle le fut à bien des reprises dans l’histoire, est un moyen privilégié pour obtenir des victoires sur l’ennemi qui s’insinue dans nos cœurs. Et lorsque cette victoire est acquise, alors il est aisé d’obtenir d’autres victoires dans notre vie et notre société. Plus que jamais, il est nécessaire de nous réaproprier cette prière.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades