Saint François de Paule

1er avril 2017

Alexandre Martin avait une dévotion toute particulière à Saint-François-de-Paule, et c’est sous son patronage qu’il voulut fonder la congrégation des prêtres missionnaires de Sainte-Garde, comme un Tiers-Ordre des Minimes.

François de Paule est né le 27 mars 1416 à Paola, en Calabre. A la suite d’un pèlerinage avec sa famille, à l’âge de 14 ans, il décide de vivre en ermite. Dès 1435, il est rejoint par ses premiers disciples et fonde un ordre religieux : les Minimes (c’est-à-dire les tout petits). ils font vœu d’humilité et se dévouent à l’exercice de la charité. C’est ce mot Charitas, qui sera leur devise et figurera dans leurs armoiries. François de Paule fonde les Ermites de Saint François d’Assise, ou Minimes, alors qu’il n’a que 19 ans. Ils portent une tunique noire de drap grossier qui descend jusqu’aux talons, une ceinture de laine nouée de 5 nœuds.

Après la reconnaissance officielle par le pape en 1474, l’ordre se développe dans un premier temps en Calabre. La réputation de sainteté de saint-François-de-Paule est grande, grâce aux nombreux miracles, guérisons, protections qui lui sont attribués. C’est pour cela que le roi Louis XI, dangereusement malade, l’appelle à la cour de France.

Sur tout son parcours, en France, il est accueilli avec une grande ferveur, et même accueilli comme si c’était le pape, à Lyon. Auprès de Louis XI, puis de Charles VIII et Louis XII, à la cour, il vit encore comme un solitaire, se dévouant aussi bien aux puissants comme aux plus pauvres.

Il meurt à Plessis-lès-Tours, le Vendredi Saint de l’an 1507, dans le couvent qu’il a fondé. A cette époque-là, il y a 31 couvents de Minimes (France : 13 - Italie : 12 - Espagne : 4). En France, il y aura jusqu’à 150 couvents de Minimes en 1673.

 Au-delà de la personnalité du fondateur, il y a le charisme qu’il a reçu, vécu et transmis à son ordre. L’humilité de ces religieux, vécue dans une très grande austérité de vie, est au service de la charité, par la parole (la prédication populaire), et les actes. Le grand souci des Minimes est l’accompagnement dans la vie chrétienne, des baptisés par la prédication, l’accompagnement spirituel, mais aussi par le développement et l’encouragement des confréries de laïcs. St Jean-Paul II décrit ainsi son charisme : «  son esprit d’humilité, de pauvreté et de profonde oraison, en imitant sa tendre dévotion à l’Eucharistie, au Crucifié et à la Madone  ». On retrouve à travers cela ce qui a aussi marqué la congrégation des prêtres missionnaires de Sainte-Garde qui alliaient un esprit de solitude et de prédication populaire.

«  Fixez donc votre esprit sur la passion de notre Seigneur Jésus Christ : par amour pour nous, il est descendu du ciel pour nous racheter  ; pour nous, il a subi tous les tourments de l’âme et du corps, et n’a évité aucun supplice. Il nous a donné l’exemple de la parfaite patience et de l’amour. Nous devons donc être patients devant tout ce qui s’oppose à nous  » (lettre de St François de Paule, 1486)

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades