Renouveler la grâce de notre baptême

11 mars 2017

Après avoir été plongés, par le baptême, dans la mort avec le Christ, nous renaissons avec lui pour une vie nouvelle, libérés du péché. Ce baptême dans l’Esprit-Saint, avec de l’eau, nous le recevons une fois pour toute. Par le baptême, nous sommes lavés, guéris, libérés du péché originel et de ses conséquences : séparation d’avec Dieu, livrés au pouvoir de Satan. Toutefois, il reste en nous la marque du péché originel, la trace, la blessure de ce mal. Et nous constatons, avec saint Paul que «  Je ne fais pas le bien que je veux, et je commets le mal que je veux pas  » (cf. Rm 7, 19). La loi du péché demeure inscrite dans notre cœur comme une blessure. Faire le bien demeure toujours un combat, et même si la victoire nous est assurée précisément par le baptême, il nous reste à l’accueillir, à mener le combat qui permet la victoire.

Très tôt, dans l’histoire de l’Eglise, les chrétiens ont fait cette expérience : ils sont libérés du péché par le baptême, mais ils constatent qu’il peut encore leur arriver de pécher. Que faire  ? La pénitence a connu une longue histoire et peu à peu, conscients de l’infinie miséricorde de Dieu, les chrétiens ont cherché des voies de solution. C’est ainsi que peu à peu ils ont découvert la possibilité de renouveler cette grâce du baptême par le sacrement de la pénitence et de la réconciliation. Il ne s’agit pas d’une invention tardive, mais la prise de conscience progressive de ce trésor de miséricorde présent dans la Révélation.

Le sacrement de la pénitence et de la réconciliation est le sacrement qui permet de renouveler la grâce du baptême, c’est-à-dire d’actualiser cette grâce de guérison et de libération du péché. Plus encore, «  là où le péché abonde, la grâce surabonde  » (cf. Rm 5, 20). C’est dire que le péché qui nous sépare ou nous éloigne de Dieu, par la vertu, la force de la grâce du sacrement de miséricorde, devient l’occasion qui nous rétablit dans l’amitié de Dieu. Notre péché, concrètement pardonné, nous fais prendre conscience, nous permet de prendre la mesure de l’amour de Dieu, concrètement, pour nous. Il nous aime jusque là.
Puissions-nous faire cette expérience de la miséricorde pendant ce carême, parce qu’ainsi, loin de perdre courage, nous reprendrons force pour continuer le chemin.

Abbé Bruno Gerthoux,
​curé de Robion et des Taillades