Jeune homme, lève-toi !

23 septembre 2017

Lorsque le Seigneur Jésus s’approcha avec ses disciples de la ville de Naïm, il rencontra un cortège funèbre : «  c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule importante de la ville accompagnait cette femme. Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : Ne pleure pas.  » (cf. Luc 7, 11-17).

Nous ne connaissons le nom ni de la mère, ni du fils. Ne peut-on reconnaître dans cette mère qui pleure son fils, la Vierge-Marie et l’Eglise, dont elle est la figure  ? Et ce fils unique que l’on porte en terre, ne pourrait-il être chacun d’entre-nous, parce que chacun, nous sommes uniques aux yeux et au cœur de Dieu  ? Elle a de quoi pleurer cette mère, parce que son enfant est mort. Nous sommes cet enfant mort, lorsque nous laissons mourir en nous la foi, l’espérance et la charité. Nous sommes cette enfant mort, lorsque nous ne prenons pas la nourriture nécessaire pour approfondir, faire grandir et affermir notre foi, lorsque nous ne prenons pas au sérieux notre foi. Nous sommes cet enfant mort, lorsque nous laissons s’éteindre notre cœur, par manque d’amour, en négligeant la prière et les sacrements, lorsque nous nous enfermons dans la haine, la rancune, l’envie. Nous sommes cet enfant mort lorsque nous abandonnons toute espérance, que nous baissons les bras, et qu’au lieu de prendre notre vie en main, nous la livrons aux bourreaux de l’air du temps, de la mode, du confort facile.

S’adressant alors au mort, le Seigneur lui dit «  jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi  ! Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère.  ». Levons-nous aussi  ! Parlons  ! Proclamons en paroles et en actes notre foi  ! C’est ainsi que le Seigneur nous rend à la vie, à l’affection, à la sollicitude de l’Eglise. Si nous sommes des baptisés muets, dans nos paroles, dans nos actes, nous sommes déjà morts. Se lever, c’est le même mot utilisé pour la résurrection : il s’est levé d’entre les morts. Vivons et agissons en ressuscités, puisque c’est ce que nous sommes par notre baptême.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades