Efforçons-nous de connaître le Seigneur !

13 mars 2021

Comment répondre à cette exhortation du prophète Osée entendue dans la liturgie de la Parole de ce samedi ? En fait, l’Evangile de ce jour nous donne lui-même une réponse.

Un pharisien et un publicain sont au Temple. Le pharisien est sûr de lui, il sait qu’il n’est pas comme les autres hommes, il n’est peut-être pas voleur, ni injuste, ni adultère... mais c’est lui qui se juge et l’affirme ! Sa ferveur est visible, puisqu’il jeûne, et sa générosité aussi, puisqu’il donne la dîme de ses biens. Pour autant, ce faisant, en se targuant d’être juste, il méprise les autres. S’il se tient debout et droit devant la porte du Temple, et cependant cette porte lui reste fermée. Aveuglé et séduit par sa propre beauté, par ses mérites et vertus, finalement, il ne voit rien d’autre que lui-même, incapable de quelque compassion pour son prochain. La porte du Temple lui reste fermée, parce que son cœur est fermé !

Le publicain, lui, se tient à distance, il n’ose ni avancer, ni lever les yeux vers le ciel, il se frappe la poitrine et supplie le Seigneur. Il a conscience de son péché, il le voit, il s’en repend, il en demande pardon, il supplie et implore. Or, nous dit l’Evangile, il revient chez lui justifié, l’autre non.

Le pharisien veut ignorer son péché, en se comparant aux autres : je ne suis pas pire que les autres. Il ignore son péché en se justifiant lui-même : il estime faire de bonnes choses, et ce n’est pas totalement faux. Il relativise son péché. Le publicain, lui, n’ignore, n’occulte, ni ne justifie son péché. Or, précisément, c’est ainsi qu’il peut voir, connaître et aimer Dieu et recevoir la grâce de sa miséricorde.

Le pharisien est devant la porte du Temple, sans pouvoir y entrer. En reconnaissant son péché, humblement, Dieu vient établir sa demeure par sa grâce dans le cœur du publicain, qui devient ainsi le Temple de Dieu.

Que ce soit là, pour chacun de nous, le chemin par lequel nous nous efforceront de connaître Dieu.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades