Celui qui aime connaît Dieu

24 juin 2020

Mesurons-nous la portée de cette phrase tirée de l’Evangile de saint Jean ? Loin d’être une formule à la saveur romantique, elle porte un riche enseignement théologique.

Dieu est au-delà de nos représentations, de nos idées, des mots que nous pouvons utiliser pour le décrire et en parler, même si cela n’est pas sans utilité pour approcher la réalité de son mystère. Nous ne pouvons le percevoir en tant que tel par nos sens, nous ne pouvons l’enfermer dans des formules, nous ne pouvons le réduire à nos concepts et représentations. Toutefois, le même saint Jean en donne une définition : « Dieu est Amour » !

Or l’amour est la réalité dans l’ordre de la création, à notre portée, qui nous permet le mieux de comprendre et d’approcher la réalité de ce qu’est Dieu. C’est pour cela que l’institution naturelle du mariage a une place de choix dans la vie religieuse. Pour autant, l’amour est une réalité qui dépasse le simple ordre de la création et qui nous fait déjà toucher quelque chose qui dépasse nos capacités, nos limites, nos représentations, tout amour véritable dépasse les contingences de temps et d’espace.

En aimant, en acte et en vérité, non seulement nous faisons notre cette réalité qui vient de Dieu, qui conduit à Dieu, qui est Dieu, mais en outre, en aimant, c’est par Lui avec Lui et en Lui que nous aimons. L’amour dont nous aimons, avec notre cœur, notre intelligence, notre esprit nous fait entrer dans l’intimité de Dieu, précisément en lui laissant sa place en notre propre intimité. Selon la formule de saint Augustin, Dieu est plus intime à moi-même que moi-même !

Qu’il s’agisse d’un amour d’amitié, d’un amour de dilection, d’un amour filial, d’un amour de générosité, de miséricorde, de bienveillance, de patience, de pitié, de tendresse, de compassion... dans tous les cas, ce qui se réalise et qui est la marque d’un amour véritable et authentique, c’est l’expérience « qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».
 Nous comprenons aussi la place que peut avoir à cet égard la vie de Notre Seigneur, et particulièrement la célébration du sacrifice eucharistique, où cet amour nous est donné, en acte et en vérité, et vient nourrir, affermir et transfigurer notre propre amour.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades