Bâtir sur le roc.

9 décembre 2018

Dans l’évangile (Mt 7, 21 et s.) Notre Seigneur nous invite à bâtir nos vies sur le roc. A cette fin, il utilise une parabole : deux hommes ont bâti chacun une maison  ; l’une était sans fondation, l’autre était bâtie sur le roc. «  La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison  ». Celle qui était bâtie sur le roc ne s’est pas écroulée, l’autre s’est éffondrée, «  et son effondrement a été complet  »  !

Il est facile de reconnaître ce que sont la pluie, les torrents et les vents qui viennent battre nos vies et nos cœurs. Il y a bien des événement extérieurs dont ne sommes absolument pas maître qui peuvent nous toucher : catastrophes naturelles, conflits, maladies, accidents et mort. Bien des situations nous fragilisent, malgré tous nos efforts : difficulté ou absence de travail, manque d’argent et de moyens, conflits et épreuves de la vie de famille, amitiés blessées ou trahies. Combien d’événements intérieurs, parfois conséquences de ce qui nous touche dans notre quotidient, viennent rendre toujours plus vulnérable et blessé notre cœur, nos convictions, nos sentiments et nos pensées. Face à tout cela, nous sommes désemparés et affolés. Nous ne pouvons ignorer ces réalités et l’impact qu’elles peuvent avoir sur chacun d’entre-nous, bien présomptueux et en danger celui qui l’ignorerait  !

La première étape d’une véritable victoire, c’est de prendre en compte cela, d’en mesurer l’importance, de prendre conscience de notre fragilité. Il n’y a pas de solution facile, et cette étape de réalisme peut être douloureuse.

La suite, c’est le Seigneur qui nous l’enseigne : «  Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur  !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux.  » Or pour faire la volonté du Père, encore faut-il la connaître. Et c’est le Fils qui nous la fait connaître, nous l’enseigne, nous accompagne dans cette fidélité et persévérance. Notre vie chrétienne, par la prière quotidienne, bien sûr, par la vie des sacrements, notamment l’eucharistie et la réconciliation, mais aussi par la vie de charité, qui implique bien souvent pardon, patience et bienveillance, c’est cela le fondement. Cela peut nous paraître trop simple. La réalité concrète de notre vie chrétienne est une fondation aussi essentielle, et aussi discrète que l’est une fondation, dans une maison. En apparence, cela pourrait laisser penser que ça ne change rien, mais contre la pluie, les torrents et les vents se manifeste sa force. Et ce roc, c’est le Seigneur Jésus lui-même.

abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades