Alexandre Martin, le zélé serviteur de Marie

6 juin 2020

Alexandre Martin est né à Robion le 9 juin 1630 et y fut baptisé le même jour. C’est aussi à Robion qu’il célébra sa première messe le 9 juin 1654. Après son ordination il se dévoua au catéchisme des enfants et des pauvres à Avignon, puis passa une année à Villeneuve comme vicaire. En 1657, Mgr de Fortia qui l’avait ordonné, devenu évêque de Carpentras, l’appelle à lui pour le nommer curé de la paroisse de Saint-Didier où il se dévoua jusqu’à sa mort le 13 juillet 1703. Son biographe écrit : «  il avait reçu du ciel un don particulier d’encourager les bons à la pratique des vertus les plus parfaites, et de rappeler dans les voies du salut ceux qui s’en étaient le plus égaré...  »

Monsieur Martin a toujours manifesté une grande dévotion à la Vierge-Marie, patronne du clergé. C’est à elle qu’il dévoua ses premiers efforts pour lui offrir deux chapelles dignes en son honneur dans son église paroissiale : l’une en l’honneur de Notre-Dame du Rosaire, l’autre à Notre-Dame-de-Grâces.

Un dimanche de décembre - sans doute en 1665 – alors qu’il célébrait la messe, il entendit, selon ses propres termes, « une voix claire, nette, intelligible » qui lui demandait d’édifier dans sa paroisse 15 oratoires en l’honneur de chacun des mystères du Rosaire. Lui qui vécut longtemps à Cavaillon où il reçut sa première formation à la cathédrale, avait connu les oratoires de la Passion qui jalonnaient le chemin de la colline Saint-Jacques et qui avaient été édifiés par le bienheureux César de Bus. Il était mort en 1607, et son souvenir était sans doute encore très vivant et présent.

Après avoir consulté le chanoine d’Andrée, à Carpentras, et après avoir prié, il entreprend ces constructions, non sans obstacles et oppositions. Parvenu à la construction de l’oratoire dédié au mystère de l’Ascension sur une hauteur à un lieue du village (à peu près 4,8 km) il rencontre un obstacle inattendu. La niche de pierre qui devait être placé sur cet oratoire « tomba, contre toute attente deux fois dans une espèce de précipice. On s’efforça en vain à la vouloir remettre une seconde fois, une troisième fois par le moyen d’un tour, on ne peut jamais en venir à bout. C’est alors que Monsieur Martin pensa à bâtir au même lieu une chapelle dédiée à la Très Sainte Vierge, sous le titre de Notre-Dame-de-Sainte-Garde. Elle fut achevée dans peu de temps et bénie le 9 juin 1666 ».

Ces oratoires, toujours présents et entretenus sur le territoire de Saint-Didier, sont un encouragement à la prière simple du chapelet avec la Vierge-Marie, une invitation à se mettre en chemin, en sa compagnie, pour méditer sur la vie, les événements et les paroles du Sauveur. C’est une manière de comprendre comment se lit, se comprend et se vit la Parole de Dieu, non pas comme un simple texte étudié, mais comme une parole vivante qui touche le cœur et illumine l’esprit.

Cette chapelle carrée de taille modeste (2,10 de côté) fut édifiée des propres mains de Monsieur Martin. Le chanoine d’Andrée venu la bénir, encouragea ce bon prêtre à ne pas en rester là, à l’agrandir et à construire un lieu qui pourrait accueillir les prêtres venu chercher refuge et réconfort. Ce fut la première pierre de l’édifice spirituel dont il fut l’inspirateur : la congrégation des prêtres missionnaires de Sainte-Garde.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades